IBM a conclu le 28 octobre un accord visant à acquérir Red Hat, le spécialiste de l’open source pour l’entreprise, pour 34 milliards de dollars. Il s’agit de la deuxième plus importante acquisition de l’histoire de l’informatique, derrière la fusion entre Dell et EMC (à 67 milliards de dollars) de 2016. L’acquisition devrait se conclure au second semestre 2019. En 2012, Red Hat avait été la première entreprise à fournir des logiciels et services autour de l’open source à dépasser le milliard de dollars de revenus.
IBM veut devenir le numéro un du cloud hybride
IBM était déjà assez actif dans le monde de l’open source, mais cette acquisition vient considérablement renforcer sa position. Elle survient aussi peu après l’envoi d’un signal fort par Microsoft, qui a racheté GitHub en juin dernier et vient de libérer 60 000 de ses brevets. « Big Blue » explique ce rachat par son désir de renforcer son offre de cloud hybride (mélange de serveurs internes et d’externalisation dans le cloud). Red Hat rejoindra ce groupe au sein d’IBM, mais en conservant une certaine indépendance. Sa distribution Linux éponyme ne risque donc pas de disparaître.
Ginni Rometty, la dirigeante d’IBM, a déclaré dans un communiqué que « la plupart des entreprises n’en sont qu’à 20% de leur voyage vers le cloud. » Elle dit vouloir accélérer cette transition. Il faut dire qu’IBM, qui a pourtant tout misé sur le cloud, est loin de dominer ce marché face à Amazon, Microsoft et Google. De son côté, Jim Whitehurst, le président et CEO de Red Hat, a indiqué que cet accord va permettre à ses solutions d’atteindre beaucoup plus de clients. Les deux entreprises se sont par ailleurs engagées à continuer de contribuer à la communauté du logiciel libre, même s’il reste à voir dans quelle mesure cela va se vérifier.